Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/129

Cette page n’a pas encore été corrigée

lieu, ni à l’art, ni à l’adresse du plus habile pilote ?

Oui sans doute, Messieurs, il eût avoué sa foiblesse ; il n’appartenoit qu’à Louis-le-Grand, de garantir la France d’un péril si terrible, et en même temps si digne de son grand courage.

Il voit bien d’abord que contre un si grand nombre d’ennemis, il ne falloit pas simplement songer à se défendre, et qu’à moins de se mettre en état d’attaquer l’Europe entière, il couroit risque d’en être accablé.

Il donne ses ordres, fait marcher ses troupes, et bientôt le Rhin, la Meuse, les Pyrénées, les Alpes, d’où les ennemis s’attendoient à pénétrer jusqu’à dans le cœur du royaume, deviennent le théâtre de ses victoires.

Que de villes prises ! que de batailles gagnées ! la mer jusques sur ses bords les plus reculés, couverte de nos vaisseaux, le commerce des ennemis interrompu, le royaume rempli de leurs dépouilles, la flotte d’Angleterre et celle de Hollande battue par la flotte de France seule. L’Europe entière est étonnée de se voir, si j’ose le dire, assiégée elle-même, et réduite à se tenir sur la défensive.

Le Roi anime tout, soutient tout par son courage et par sa prudence, tantôt tranquille au milieu de son royaume, il fait sentir sa force à ses ennemis sur toutes ses frontières, et jusques dans leur propre pays ; tantôt à la