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plus profondes de la politique : également instruit, et dans la sagesse qui conduit vers le ciel, et dans la sagesse qui rend les hommes heureux sur terre.

Voilà, Messieurs, ce que peuvent les lettres pour le bonheur et pour l’élévation des particuliers qui les cultivent ; mais que l’on interroge encore ces célèbres témoins des siècles passés, que l’on consulte ses propres yeux, et l’on sera persuadé qu’elles ne contribuent pars moins à l’élévation et au bonheur des états où elles fleurissent.

Nous ne verrons pas toujours nos voisins réunis contre nous, saisis comme par contagion, et violemment agités des fureurs de la guerre ; nous n’aurons pas toujours à les vaincre ; abattus de leurs pertes, las de se faire du mal pour la seule espérance de nous en faire, convaincus de l’inutilité de leurs efforts, instruits de leurs véritables intérêts, ils souhaiteront bientôt ardemment la paix, et l’obtiendront.

Le calme rappellera leur raison égarée, et avec des yeux que l’envie ne troublera plus, ils verront enfin que cette grande puissance du Roi, dont ils ont été si long-temps alarmés, a pour bornes insurmontables cette même sagesse et ces mêmes vertus qui l’ont formée. Heureux de n’avoir pu l’affoiblir, ils ne la regarderont plus que comme la tranquillité de l’Europe, et comme