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sur les divers emplois de la société civile, je le dirai sans crainte, ceux qui y apportent la plus heureuse naissance, sont toujours vaincus quand ils rencontrent des rivaux qui ont fortifié du secours des lettres leurs avantages naturels.

Tel a été, Messieurs, celui dont j’occupe la place, et que vous regrettez avec tant de justice. Après avoir passé plusieurs années à soutenir avec gloire les droits de son prince dans un auguste parlement, employé dans les affaires encore plus importantes, admis dans les secrets que la politique semble ne confier jamais qu’à regret, il porta dans ses emplois un esprit d’application et de suite, source la plus sûre du succès des affaires ; il fit sentir dans ses écrits une sorte de force que donne l’ordre, la netteté du discours, et une justesse qui retranchant sévèrement les ornemens superflus, ne présente à l’esprit que ce qu’il lui importe de bien voir.

Si je parlois ici de sa droiture, de son inclination bienfaisante, du goût qu’il avoit pour la vertu, peut-être cet éloge qui lui est dû si légitimement, paroîtroit-il étranger à mon dessein et inutile à la gloire des lettres. Il est certain cependant qu’elles servent à élever les sentimens, et que de l’esprit où elles brillent avec tout leur éclat, elles répandent jusques sur le cœur une salutaire influence.

Les exemples de leurs plus grands effets sont tous ici des exemples domestiques, ils sont tous tirés