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du Voyage de Siam.

vent largue. Toutes nos voiles portent, & le vaiſſeau ne roule point. Il a bien roulé cette nuit, & ce matin on ne pouvoit ſe tenir ſur le pont. Le Pere Gerbillon s’eſt donné une entorſe qui lui fera garder quelque temps la Sainte Barbe.

Nous croyons eſtre préſentement par le travers de Madagaſcar, à cinq cens lieuës du Cap. Nous allons aller à l’avenir bride en main. Il y a de certaines Iſles en campagne, contre leſquelles il n’eſt pas à propos de ſe choquer ; & comme toutes les Cartes ſont fauſſes, & qu’il y a ſouvent des erreurs de cent lieuës, nous irons le jour à toutes voiles, & la nuit doucement la ſonde à la main. M. de Vaudricourt eſt homme ſage, qui rendra bon conte au Roi de ſon vaiſſeau.

20. Juin.

PLein calme, & on ne roule point, parce que la mer eſt fort unie. Voici un vrai temps à raiſonner pantoufle : mais je ne ſçai ſur quoi raiſonner avec vous. Je ne crache que Portugais, que Siamois ; & j’aurois bien envie que vous me vouluſſiez donner l’invention d’apprendre ces deux Langues en huit jours. Pourquoi non ? Je commencerois par vous quitter du Portugais : Sabemos nos algumas palauras. Et Siamois, il n’eſt pas plus difficile que le Latin. Vous avez bien trouvé une métode pour faire entendre le Latin

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