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du Voyage de Siam.

& de bon poiſſon. Ouï de bon poiſſon : nous n’en voyons point au milieu des mers ; & ce n’eſt qu’à deux ou trois lieuës de terre qu’on en prend de mangeable.

7. Mai.

IL n’y a rien de ſeur ſur les eaux. Nous avons vent devant, & le Cap au Nordeſt. Cela ne durera pas. Nous voyons dans l’éloignement, des grains qui ſe mitonent. La pluie viendra, & fera changer le vent. Nous faiſions cette nuit quatre ou cinq lieuës par heure : c’en eſtoit trop. On euſt bien voulu amener les huniers : mais on n’oſoit, de peur que le vent ne déchiraſt les voiles ; & comme le vent eſtoit arriere, on l’a laiſſé ſoufler, & nous allions auſſi vîte qu’un cheval qui va au grand galop. Nous ſommes à cinq cens lieuës des terres : on peut laiſſer courir ſans crainte.

Le vent s’eſt un peu mis à la raiſon, & nous avons le Cap à l’Eſt. Ce n’eſt pas tout à fait la route : mais comme nous ſommes par les 30. degrez, & que le Cap eſt au 34. notre plus grand chemin pour y arriver ſe doit faire en longitude, & le Cap à l’Eſt nous y porte.

8. Mai.

VEnt variable : temps variable, comme dit M. Commelet. On ne laiſſe pas d’avancer.