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on tangue ; & je ſuis malade comme une bête. J’eſtois gaillard en venant. Il faut que je ſois bien vieilli en douze mois. Vous ſerez ſurpris de me voir tout blanc. Il ſait trop chaud aux Indes pour ſoutenir la perruque. Les cheveux ſont revenus, blancs : je les laiſſerai comme ils ſont. Il faudra bien, s’il vous plaît, que vous vous y accoutumiez.

La Maligne tient bonne contenance, & n’implore point notre ſecours. Bon ſigne.

31. Mars.

VOici les vents aliſées. C’eſt un bon Sueſt, qui nous mene au Noroueſt. Il y a apparence que nous n’en aurons point d’autre juſqu’à l’Iſle de l’Aſcenſion.

1. Avril.

LA Maligne s’eſt approchée de nous, & nous a crié qu’elle ſe porte bien, & qu’elle a eu juſqu’à quatre piés d’eau. Toutes ſes poudres ſont mouïllées.

2. Avril.

GRande queſtion : l’ethnologie de vents aliſées. L’avis le plus ſuivi eſt qu’il faudroit dire, vents éliſez, comme qui diroit, vents electi, vents choiſis, bons vents : parce qu’eſtant toujours les mêmes, on peut conter ſur eux ; & que ſans eux les

longues