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du Voyage de Siam.

compagnie. Voici ce que dit un de ceux qui l’ont accompagné, homme de bon ſens : qu’ils ont trouvé les plus beaux païs du monde ; & cela eſt croyable, puis qu’ils y ont mené des chariots : que les peuples ſont fort doux : qu’il y a des mines d’or & d’argent ; & il nous en a donné des eſſais : que de temps en temps ils trouvoient de petites collines toutes d’albâtre, & toutes de criſtal : que ces mines ſont à plus de cent cinquante lieuës du Cap, à trois ou quatre lieuës de la mer. Enfin ce qui fait croire qu’il y a quelque choſe à faire là, c’eſt que le Gouverneur y envoye préſentement une groſſe barque reconnoître les côtes, & tâcher d’entrer dans les rivières.

29. Mars.

LA Maligne vient de faire ſignal pour parler ; nous avons arrivé deſſus. Joyeux a crié qu’il avoit trois piés d’eau dans ſon navire ; & que pour y remedier, il ne falloit pas aller au plus prés, comme nous faiſions. On lui a dit de faire la route, & que nous le ſuivrions. Il va travailler à trouver ſa voie d’eau, c’eſt-à-dire l’endroit de ſon bâtiment par où l’eau de la mer s’eſt fait une voie pour y entrer. Quand il l’aura trouvée, il étoupera : & cependant la pompe marche.

30. Mars.

LE vent a eſté aſſez fort cette nuit. On roule,