Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/343

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
du Voyage de Siam.

de la mer du Sud, a deux bonnes fortereſſes : il abonde en jardinages & fruits, comme aréque, bétel, cocos, durion, bananes, oranges, &c.

Pourcelonc a beaucoup de dents d’éléphans, du ris, du ſalpêtre, des cornes de rhinocerots, des peaux de bêtes ſauvages, comme bufles, cerfs, tigres, &c. de la gomme rouge dont on fait la cire d’Eſpagne, des cannes de ſucre, des oignons, du tabac, de la cire, du miel, des flambeaux faits de poix & d’huile, du bois pour la conſtruction des vaiſſeaux, du coton, du bois de Sapan, &c.

Camburi, qui eſt ſur la frontiere de Pégou, a les mêmes choſes que Pourcelonc, hors les cannes de ſucre, & les oignons.

Conraſema, qui eſt à l’orient ſur la frontiere de Laos, abonde en éléphans, en rhinocerots, en bois d’aigle, &c.

La riviere qui paſſe à Siam ſe nomme Menan, ou mere des eaux. Quelques auteurs prétendent que c’eſt un bras du Gange : mais M. le Clerc Miſſionnaire, qui l’a remontée juſqu’à la frontiere de Laos, la trouva fort étroite ; & les habitans du lieu l’aſſeurerent qu’a trois journées plus haut ce n’eſtoit plus qu’un très-petit ruiſſeau qui ſortoit des montagnes.

La grande richeſſe du Roi de Siam confifte en ce que tous ſes ſujets ſont obligez de le ſervir toute l’année pour rien à quoi qu’il les veuille employer. Ainſi quand il ſort dans ſes beaux ba-