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Journal

dois, & la frégate du Roi de Siam l’ont ſalué. Nous ne l’avons point ſalué, parce qu’il avoit pavillon Anglois. Il eſt allé mouiller à trois portées de mouſquet de nous.

19. Décembre.

M. Conſtance eſt venu à bord. On a tiré vingt & un coups de canon : ce ne ſont point les manieres d’Europe, mais ici on ne fait que tirailler. Il a viſité le vaiſſeau, & a veu lui-même qu’il eſtoit impoſſible d’embarquer les éléphans & les vingt-deux balots : on les renvoye à terre. Il eſt retourné à ſon vaiſſeau aprés avoir parlé d’affaires, ſans rien terminer. Il attend à l’extrémité, afin que M. l’Ambaſſadeur preſſé de partir en paſſe par où il voudra. Au moins je vous déclare que je n’entens plus parler de rien.

Le Roi vient d’envoyer deux Mandarins Chinois avec des montres des choſes qu’il veut faire faire en France. Il preſſe extrémement, afin que nous lui donnions un mémoire des choſes, qui pourroient plaire au Roi, afin d’y faire travailler ou ici, ou à la Chine, ou au Japon.

On avoit envoyé des barques chercher M. Vachet & les Mandarins : on n’a rien trouvé. Seroit-il bien poſſible que ces pauvres gens fuſſent péris ?