NOus partiſmes hier de Siam à cinq heures du ſoir. Les balons du Roi vinrent accompagner M. l’Ambaſſadeur juſqu’à la Tabanque. Ils veulent finir comme ils ont commencé. Les honneurs ſont extraordinaires. Tout le canon de la ville & des fortereſſes a ſalué en paſſant. Nous avons marché toute la nuit, & ſommes arrivez à Banko à trois heures du matin. M. Conſtance eſtoit dans un beau balon que le Roi lui a donné depuis peu. Nous avons eſté mangez des Mouſquites, ou maringoins : c’eſt ici leur païs. La Lettre de l’Ambaſſade & les Ambaſſadeurs ont eſté portez en triomphe dans les balons d’Etat juſqu’à une frégate de vingt-deux pieces de canon, qui les doit mener à l’Oiſeau. Ils viennent de paſſer devant les fortereſſes de Banko, qui les ont ſàluez de cinquante coups de canon.
M. de Beauregard que j’avois envoyé à Louvo chercher mes papiers, eſt revenu, & n’a rien trouvé ; Dieu ſoit beni.
Nous ſommes partis de Banko à onze heures du matin au même bruit des canons, & avec le même appareil. M. Conſtance eſt venu avec nous. J’ai profité de l’occaſion, & lui ai fait force queſtions. Il m’a confirmé tout ce que le Manda-
