Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
295
du Voyage de Siam.

aurions-nous fait, s’il avoit fallu paſſer par les mains du Barkalon ? Je ne finis point ſur le chapitre de M. Conſtance. Avec tout l’eſprit du monde & la pénétration, il eſt prudent ; rien ne l’embaraſſe. Il écoute cent hommes, & répond cent requêtes en une demi-heure : déciſif, va au fait, coupe court avec les gens qui n’ont que du verbiage ; également capable dans les matieres de politique, & dans les bagatelles ; bon négociateur, bon architecte. Je crois que ſi M. de Lou… le connoiſſoit, il l’aimeroit paſſionnément.

1. Décembre.

M. Conſtance, je m’apperçois que je commence toujours par lui, a renvoyé à M. l’Ambaſſadeur le mémoire de demandes de MM. de la Compagnie, avec des apoftilles. Il en faudra faire un autre avant que de le préſenter au Roi. M. Veret ſera appellé pour debatre ſes droits. Le Roi a envoyé ici le Barkalon pour dreſſer avec M. Conſtance quelques propoſitions. Tout ſe diſpoſe au départ. Les préſens augmentent encore, & augmenteront. M. l’Abbé de Lionne ne vouloit point abſolument aller en France : mais il faut qu’il marche par obéiſſance. M. l’Evêque le juge abſolument néceſſaire, & l’ordonne.

2. Décembre.

ON a fait ce matin douze Chrétiens. Voici la