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du Voyage de Siam.

29. Novembre.

JE croiois que les préſens eſtoient finis, au moins pour ce qui me regarde. Je vous demande pardon : M. Conſtance m’en vient d’envoyer un de ſa part, qui n’eſt pas, à beaucoup prés, ſi magnifique que celui du Roi, mais il vaut toujours plus de deux cens piſtolles. Si j’avois ici quelque choſe de bien curieux à la Françoiſe, aſſurément je lui en ferois préſent : il attendra, s’il lui plaît, le retour des Ambaſſadeurs Siamois ; je fais ce que je peux. J’ai envoié à ſa femme tout ce qui me reſtoit de bagatelles Françoiſes ; des tableaux, des bourſes, des montres, des rubans, des gands, de petits miroirs, de petites bouteilles de criſtal, des lunettes d’approche, & ſur le tout deux bagues qui ſont aſſez belles. Ils ont en ce païs-ci de gros diamans mal taillez, qui ne paroiſſent rien. Il a envoyé en même temps à M. l’Ambaſſadeur un préſent, qui vaut aſſurément plus de quatre cens piſtolles : à tous Seigneurs tous honneurs. Vous croiez que c’eſt tout ; mais non. Il a envoié à chacun des Gentilshommes un préſent en particulier ; quelque petite piece d’argent de Japon, une robe de chambre, des bandéges de vernis, & bon nombre de porcelaines. M. de Fourbin. & le Chevalier du Fay ont eſté diſtinguez, & leur préſent eſtoit plus fort. Sérieuſement je ne ſçai pas comment nous ferons pour mettre tout cela