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du Voyage de Siam.

ſoixante & quinze mille écus de bétel, pour cent mille écus d’areque vert, & pour cinquante mille écus de ſec. Le Gouvernement de Banko avec ſes jardins vaut quatre millions cinq cens mille livres. Celui de Tennaſſerim coûte plus qu’il ne vaut, à cauſe des fortifications que le Roi fait faire dans l’Iſle de Mergui, à l’entrée du port de Tennaſſerim. Tous les peuples ſont eſclaves, & obligez à travailler pour le Roi. Il y a quelques Provinces, qui payent la taille en argent, ou en marchandiſes, & qui par-là ſe ſont éxemtées de la corvée.

13. Novembre.

MOnseigneur le Duc de Bourgogne a auſſi ſon petit rôle en or, en argent & en ouvrages de vernis de Japon. Monſeigneur le Duc d’Anjou a auſſi de petits joujous. Meſſieurs les Miniſtres de France ont auſſi des préſens. Le Barkalon leur en avoit envoie l’année paſſée ; ils ont fait riſpofte : voilà une affaire finie. C’eſt aujourd’hui M. Conſtance qui leur en envoye comme premier Miniſtre du Roi de Siam. Il a de quoi en envoyer : le Roi de Siam ne lui donne point d’appointemens, & il ne laiſſe pas de faire une grande dépenſe. Il a cinq ou ſix vaiſſeaux à lui, qui vont & viennent à la Chine & au Japon, & ſon garde-meuble eſt bien garni.

Tout s’avance : à meſure que les préſens ſont