breo, grand ami des Miſſionnaires, qu’il a transportez pluſieurs fois au Tonquin & à la Cochinchine. Les amans eſtoient accordez depuis dix-huit mois, & ne s’eſtoient point encore veus. On ne ſe marie dans les Indes, ni par amour, ni par intérêt. La dot eſt legere : on ne ſe voit point auparavant ; & ce n’eſt que par néceſſité qu’on ſe ſoumet au joug peſant du ménage.
NOus avons commencé ce matin le mémoire des préſens du Roi. Ce ſera un livre ; car un homme qui a eu l’honneur de préſider dans votre école, ne fait pas un mémoire comme un marchand de la ruë Saint Denis. Il faut qu’il y ait par tout un peu d’eſprit ; & j’eſpere que vous ſerez content de l’hiſtoire des porcelaines. Je vous dirai : Ce vaſe eſt de l’Empereur Cachien, qui le fit faire il y a trois cens quatre-vingts ans : cét autre eſt du Conquérant de la Chine ; cét autre eſt de Camhi. Et ſi vous voulez entrer dans un plus grand détail, je vous dirai : Ce rouleau eſt fait de la matiere de porcelaine, propoſée par l’Empereur Sontec ; mais la façon eſt à la Perſienne, & les fleurs à la Siamoiſe. Je vous apprendrai que ſur la plupart des anciennes porcelaines, le nom de l’Empereur régnant eſt écrit, hormis ſur celles qui ont eſté faites à la fantaiſie des étrangers ; car les Chinois ne mettent jamais la
