royaume ſont obligez de travailler pour le Roi, quand il lui plaît ; & il lui plaît ſouvent. Les ſeuls Talapoins en ſont éxemts. Il eſt vrai que la plûpart vivent d’aumônes ; mais ils ne manquent de rien, & font reſpectez par le Roi même. Les plus grands Mandarins les ſaluënt les premiers.
J’ai acheté aujourd’hui quelques bagatelles. Il eſt difficile d’en trouver : les Anglois, qui eftoient ici avant nous, ont tout enlevé bon & mauvais. Il faut, pour avoir ici des raretez, y eſtre aux mois d’Avril & de Mai, à l’arrivée des vaiſſeaux de la Chine & du Japon. Les Marchands de diverſes nations prennent tout pour envoyer chez eux ; & préſentement ne pouvant rien avoir de la premiere main, nous ſommes à la diſcretion de gens qui veulent beaucoup gagner.
Il vient encore d’arriver un autre Miſſionnaire de France nommé M. Charmot. Il a laiſſé entre les mains des Siamois, à plus de quarante lieuës d’ici, pour huit ou dix mille francs de hardes. C’eſt avoir bonne opinion d’eux. M. de Métellopolis n’eſt pas tout-à-fait ſi débonnaire, & y va envoyer.
M. Vachet a eſté aprés-dîné porter au Barkalon les Lettres & les preſens des Miniſtres de France : il n’eut pas eſté de la dignité que M.
