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Journal

gner ſa reconnoiſſance, en le comblant de biens & d’honneurs ; mais qu’eſtant pere, il vouloit contenter ſon zele pour la Religion Chrétienne : que pour cela il n’avoit qu’à choiſir un lieu dans ſes Etats, & qu’on y bâtiroit une égliſe & une maiſon pour lui, avec une rente fondée à perpétuité pour le faire ſubſiſter honorablement ; afin que dans les ſiecles futurs, on appriſt que dans un tel temps, ſous un tel Roi, le Pere Vachet avoit rendu de grands ſervices à l’Etat. Le bon Roi eſt perſuadé, & il n’a pas tout-à-fait tort, que M. Vachet a beaucoup contribué à l’Ambaſſade.

Nous n’avions point encore remarqué qu’on fait la garde autour de la maiſon de M. l’Ambaſſadeur ; & que la ronde marche toute la nuit à la lueur de pluſieurs feux, qu’on allume de trente en trente pas.

Il arriva avanthier un vaiſſeau Hollandois à la barre.

17. Octobre.

M. Conſtance eſt venu ici ce matin pour achever de régler quelques petites difficultez : car quoique le Roi de Siam ait réſolu de faire toutes choſes pour honorer M. l’Ambaſſadeur, les coutumes de ces païs-ci font ſi différentes des nôtres, qu’à tout moment il faut s’arrêter. Il eſt encore revenu cette apréſ-dînée, parce que ſans lui rien ne ſe fait. Il a réglé la marche des nations qui