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du Voyage de Siam.

vant nons le gros cap de Patani.

13. Septembre.

LE vent & le courant nous avoient un peu mis au large : il a fallu revirer de bord deux fois pour ſe raprocher de terre. Nous languiſſons, & il fait chaud : mais ſi une fois nous gagnons la pointe de Ligor, qui n’eſt pas loin, le pilote aſſure que les vents de terre ne nous manqueront plus. Tout cela va à huit jours de plus ou de moins. Qu’importe, pourveu qu’on arrive au commencement d’Octobre, & qu’on puiſſe repartir au commencement de Décembre. M. le Chevalier de Chaumont verra bien en deux mois de quoi il eſt queſtion ; & ſi le Roi de Siam a envie de ſe faire inſtruire, il pourra s’en retourner en France ſuivant les ordres du Roi, & laiſſer quelqu’un à ſa place pour achever ce qu’il aura commencé.

14. Septembre.

BOn vent preſque toute la journée, quelquefois un peu contraire : alors on va au plus prés, on fait des bordées, & on avance toujours. Il y a ſix mois que je vois gouverner un vaiſſeau, & je l’admire plus que le premier jour. Ce nombre preſque infini de cordages, tous néceſſaires, n’a pas eſté trouvé tout d’un coup.