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du Voyage de Siam.

portant : car tous les vaiſſeaux qui viennent de la côte de Bengale, de Malaia, de Siam, paſſent par le détroit pour aller à Camboge, à la Cochinchine, au Tonquin, à la Chine, & au Japon ; & n’oſeroient prendre le large au Nord & à l’Eſt de l’Iſle de Banka, de peur d’eſtre portez par les courans ſur les côtes de Bornéo, qui ſont fort dangereuſes. Nous avons veu à babord la riviere de Palimbang dans Sumatra, où les Hollandois ont une fortereſſe & un contoir. Le pilote nous a dit qu’ils en tirent beaucoup d’or de bas aloi ; mais que l’air y eſt ſi mauvais, que peu de gens y veulent demeurer.

Mouïlle à douze braſſes & demie.

31. Aouſt.

VOici encore une autre embouchure de la riviere de Palimbang, bien plus grande que l’autre. La mer, à deux lieues au large, eſt d’eau trouble, & peu ſallée. Nous voici preſque hors du détroit : on ſonde toujours pour éviter un banc de fable, & certaines roches à fleur d’eau.

On a mouïllé deux fois ; c’eſt la commodité de cette navigation. Quand le vent ou la marée ſont pour nous, on met à la voile ; & quand ils ſont contraires, mouïlle : au moins ſi on n’avance pas, on ne perd rien.