lerons marine ; & ſur tout cela je vous ferai des queſtions que nous réſoudrons à Gournai. Voila de quoi remplir dix journaux.
NOus avons un terrible vent. Mais nous nous moquons de lui : car il eſt derriere nous & nous fait faire ſoixante lieuës par jour avec la ſimple mizene. La frégate a pris courage, & nous ſuit.
On a pris hauteur, & nous avons doublé le Cap de Finiſtere. C’eſt un grand coup, diſent les Pilotes & quelquefois on ne fait pas en trois ſemaines ce que nous avons fait en trois jours. Il a fallu eſſuyer de grands coups de mer, & il en eſt venu juſques ſur la dunette. Nos malades ont bien vomi, & vont bien manger.
TOujours vent arriere : quelle bénédiction ! Je vous l’avois bien dit : Dieu s’en mêle, & je croi que les vents Aliſées nous ſont venus chercher à Breſt, & nous conduiront à Siam.
La hauteur eſt de 40. degrez 30. minutes. La Maligne va bien mieux : nous l’attendons pourtant, & ſans elle nous ferions quatre-vingts lieuës en vingt-quatre heures. L’oiſeau eſt bien, nommé, & je ſouhaite retrouver à mon chemin.
