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d’abord de confusion ; mais, recouvrant aussitôt ma fierté naturelle, je lui répondis avec vivacité : Vous me pardonnerez, monsieur, un mouvement involontaire ; tous les cœurs ne sont pas également froids : d’après le mien j’avois jugé le vôtre, et quoique des années d’indifférence m’aient donné lieu de croire que je n’avois plus de père, un seul moment me l’avoit fait oublier.

Si cette petite étoit moins impertinente, s’écria la dame en me fixant de nouveau de manière à me faire rougir, je la croirois spirituelle. Mais, dites-moi, mon enfant, pour quelle raison venez-vous nous interrompre ? Je gagerois que cette petite sotte s’est brouillée avec sa tante, et qu’elle vient ici réclamer votre protection.

Non, non, m’écriai-je vivement, ne vous alarmez pas, madame ; je ne