Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/26

Cette page n’a pas encore été corrigée
(14)

vre petite ! dit-elle en me prenant dans ses bras, combien ton sort me fait pitié ! Tu perds en naissant un être qui t’auroit chérie et prodigué les soins les plus tendres ; tu ne sauras jamais ce que c’est qu’une mère, et combien il est doux de l’aimer ! Mais , non , tu ne passeras pas en des mains mercenaires ; je viens de perdre ma fille ; tu remplaceras pour moi cet objet adoré ; tu seras ma petite Rosa, je serai ta tendre mère. Ah ! si je prends soin de toi, si je te nourris de mon lait, ne me devras-tu pas autant qu’à celle qui l’a donné le jour ?

Transportée de cette idée, l’excellente Rosa me présente son sein ; je le saisis avec avidité. Son époux entra dans ce moment : Mon ami, s’écriat-elle, ta Rosa n’est plus sans enfant , Julie n’est plus orpheline ; si tu