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garderoient bien de se désespérer d’un mal inévitable, et, loin de se livrer à cette humeur maussade qui éloigne leurs meilleurs amis, elles emploieroient toutes les ressources de leur esprit, doubleroient leur amabilité ; abandonneroient des prétentions ridicules, et, se parant de l’aimable indulgence, elles se verroient encore aimées, accueillies ; elles n’inspireroient plus de ces passions vives, brûlantes, que la jeunesse seule a droit de faire éprouver, et dont cependant la vieillesse n’est pas à l’abri ; mais on auroit pour elles ces égards, cette amitié sincère qui peut encore nous faire gouter un bonheur durable, et qui n’est dédaigné que des femmes qui n’ont pas assez de délicatesse pour en sentir le prix.

Je vous entends, Armand, me demander quel danger je cours en me