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d’aimables caresses. Ô Julie ! si tu savais dans quel état me mettent ces douces libertés ! Quel feu tu fais couler dans mes veines, lorsque tu viens sans y penser, me prendre la main, et la poser sur ton sein, pour me faire sentir le battement de ton cœur ! À peine la présence de ma femme, de ta tante peut-elle me retenir. Je ne vois plus que toi dans l’univers ; mes genoux fléchissent, et je suis prêt à me jeter à tes pieds pour te jurer un éternel amour. Ah ! ma Julie ! un seul moment peut me dédommager de cette contrainte cruelle. Je vais oublier dans tes bras tout ce que tu m’as fait souffrir : j’y vais mourir de volupté !

L’entreprenant Saint-Albin mettait autant de feu dans ses gestes que dans ses paroles. Plus prompt