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je ne m’en serais jamais occupée, sans l’amour dont il prétendit brûler pour moi ; mais Versac, amoureux, était irrésistible. Je lui dis que je le trouvais aimable, c’était tout ce qu’il désirait. « Lorsqu’on sait m’apprécier, disait-il plaisamment, ma victoire est sûre. »

Versac, qui ne m’avait encore vue qu’en public, et qui s’ennuyait du rôle de soupirant, me sollicita vivement de lui accorder un tête-à-tête. On est convenu qu’une femme qui donne un rendez-vous n’a plus le droit de rien refuser à celui qui l’obtient. Versac, dont l’heureuse expérience l’avait confirmé dans cette idée, se trouva presque offensé de la résistance que j’opposai à ses désirs. « Je ne devais pas, s’écria-t-il, m’attendre à de pareils refus, ne suis-je pas ici de votre aveu ?