Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/424

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 157 )

vous entretenir de crime dont vous n’avez pas même l’idée ! Ce n’est pas avec vous qu’on peut avoir de pareils soupçons ; votre innocence votre amour pour l’heureux Bellegrade, le mettent à l’abri de ces doutes cruels. Ah ! mon amie ! si vous saviez combien je trouve de charmes dans cette douce sécurité !

Je crois à ta vertu, Julie, comme à ma religion, et de l’une et de l’autre j’attends ma récompense. La première fera mon bonheur dans ce monde ; de la seconde j’attends une éternelle félicité.

Bellegrade me mettait au supplice avec ses cruels éloges. Ils me déchiraient le cœur, et me pénétraient de remords. Irai-je donc, me disais-je, me rendre coupable d’un aussi grand crime ? Il en est encore temps, je puis me conserver digne