Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 30 )

le mieux ; j’aime à le croire ainsi ; d’ailleurs, malgré mes nombreuses folies, je me suis toujours conduite de manière à m’éviter le repentir ; et maintenant que je suis arrivée à l’heure où l’on pleure ses fautes, ma sage politique me sauve les peines cuisantes du remords.

De jour en jour, le cercle de mes connaissances s’agrandissait ; déjà les femmes commençaient à me craindre et les hommes à me courtiser. Ma peau éblouissait par sa blancheur ; mes longs cheveux bouclés avaient l’éclat du jais ; mes grands yeux noirs peignaient, avec une mobilité surprenante, les diverses émotions de mon âme ; ma bouche, petite et vermeille, était ornée de deux rangées d’émail ; mes joues avaient