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seul instant ; je ne souffrais pas qu’une autre lui présentât le moindre breuvage. Il prenait tout de ma main, et souvent mes larmes coulaient sur ses joues flétries. Enfin, une crise heureuse vint rendre mon père à la vie, et nous délivrer de nos cruelles anxiétés. Les médecins déclarèrent qu’il n’y avait plus de danger, mais que sa convalescence serait extrêmement longue. La certitude de le conserver me fit renaître avec lui. Je redoublai de soins, de vigilance. Malgré les remontrances de Rosa, je voulus coucher dans sa chambre. J’étais attentive au moindre bruit. S’il se plaignait, s’il respirait avec difficulté, je me levais, inquiète, tremblante, marchant sur la pointe du pied, j’allais ouvrir doucement ses rideaux. Que de fois, tombant à