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nombre de celles qui craignent véritablement leur défaite. Je sentais que par mon imprudence je m’étais mise au pouvoir de Camille, et j’envisageais avec effroi le moment où j’allais me trouver seule avec lui. Je cherchais en vain les moyens d’échapper au péril dont j’étais menacée. Plus j’y réfléchissais, et plus la victoire de Camille me paraissait certaine : cependant je me promettais, s’il devenait trop téméraire, de me défendre comme s’il en voulait à ma vie.

— Plaisantes réflexions pour une femme de seize ans, qui s’en va déjeûner en partie fine avec le plus beau jeune homme de Paris !

— Au surplus, mes scrupules ne purent être pour Camille un sujet de plaisanteries. J’en sentais tout le ridicule, et je les cachais avec au-