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disait-elle, se faisait pour l’amour de moi. C’est parce que Camille m’aimait qu’elle consentait à tromper sa cousine ; c’est parce que j’aimais Camille qu’elle était si empressée de le revoir ; enfin, tout en faisant ses efforts pour m’enlever mon amant, elle voulait encore que je lui en eusse obligation. Mon cœur se serrait à l’idée de perdre Camille ; je savais que Céline était femme à tout entreprendre pour contenter un de ses caprices ; et je ne doutais pas qu’à la première occasion elle ne déclarât son amour à Camille. Et quel homme aurait pu lui résister ! Il n’en existait pas. Si Céline n’était pas jolie, elle avait mille agrémens qui valaient mieux que la beauté. Tout annonçait en elle une femme ardente et voluptueuse. Quand la