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Un matin que nous nous promenions ensemble, et que nous cherchions un ombrage épais pour nous garantir de l’extrême chaleur, nous passâmes devant un beau jeune homme qui lisait couché sur l’herbe ; sa blonde chevelure, son air noble et gracieux nous frappèrent l’une et l’autre. C’est Adonis ! s’écria Céline, de manière qu’il l’entendit. Parlez moins haut, lui dis-je : que va-t-il penser de nous ? — Que voulez-vous qu’il en pense ? reprit-elle toujours de manière à s’en faire remarquer ; croyez-vous que je sois la première à qui il ait inspiré ce mouvement d’admiration ? — Céline détourna la tête jusqu’à ce que nous l’eussions perdu de vue, et, malgré mes représentations, elle voulut repasser dans le même endroit. Lorsque