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encore. Ce fut alors que les derniers conseils de mon Adolphe me revinrent à l’esprit ; il m’avait donné le secret d’être heureuse sans être coupable. Je pouvais tout accorder, excepté la dernière faveur ; pourquoi donc me refuser à des délices dont mon âme était avide ?

Je désirais que Saint-Albin pût connaître ma pensée, voler dans mes bras, me faire jouir de cette volupté qu’il m’avait peinte avec des couleurs si vives, et que je brillais de connaître ; mais où m’arrêter, me demandai-je ? quelle est cette dernière faveur si enivrante et si dangereuse ? qui m’avertira du moment où je dois éteindre le feu dont je serai dévorée, et arrêter ce torrent de plaisirs qui peut-être m’entraînera malgré moi ? Avant de me rendre aux désirs de Saint-Al-