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faute qu’on ne lui reprochait plus.

Nous allâmes enfin voir les marionnettes, car il fallait pouvoir rendre compte de ma soirée ; elles m’occupèrent bien faiblement, l’aimable Saint-Albin se surpassait lui-même et captivait seul toute mon attention ; nous redoutions également l’instant de nous séparer, il fallut enfin s’y résoudre. Rosa le remercia mille fois de sa complaisance, et dès qu’il eut pris congé de nous, je me retirai dans mon appartement, où son image me suivit.

Pour la première fois, St.-Albin éloigna le sommeil de ma paupière, je m’occupai toute la nuit des scènes de la soirée, et plus j’y réfléchissais, moins je trouvais Saint-Albin coupable ; l’amour n’était-il pas la cause de son crime, et peut-on s’offenser d’un excès d’amour ! D’ailleurs je