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perte ne le toucha que faiblement. Ce qui contribua surtout à modérer ses regrets, ce fut l’usage qu’il se promettait de faire de sa liberté. Amélie réunissait tant de vertus et de charmes, qu’il avait regretté souvent de ne pouvoir la placer dans un rang digne d’elle ; le plaisir de la posséder était mêlé d’amertume, lorsqu’il songeait qu’il avait terni sa réputation ; dès qu’il se vit maître de réparer cet outrage, il se promit d’offrir à Amélie sa fortune et sa main.

Le duc sentait un plaisir extrême à penser qu’Amélie lui devrait tout son bonheur. Il se hâta de lui faire part de sa résolution, ne doutant pas du plaisir qu’elle lui causerait ; il terminait sa lettre en lui disant qu’une dure nécessité l’obligeait à reculer son départ de quelques jours ; mais qu’il n’osait plus murmurer contre le sort,