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ses louanges ; mais Laure, que disait-elle ? rien. Frappée d’abord de sa tournure distinguée, de son air mâle, du feu qui animait ses regards, Laure l’avait trouvé charmant ; mais en lui présentant Ernest, son père, sans doute par prudence, s’était hâté de lui apprendre qu’il était destiné à devenir l’époux de mademoiselle de Saint-Far, et que la plus vive tendresse les unissait déjà. Cet avis vint à temps pour réprimer les sentimens de l’inflammable Laure, dont le cœur vierge encore, n’avait jamais éprouvé le moindre symptôme d’amour, mais qui devait, en devenant sensible, être brûlé de mille feux.

Laure, sachant qu’Ernest était le bien d’un autre, s’efforça de le trouver moins aimable, mais trop modeste pour le croire dangereux ; il rendait tous ses soins inutiles en n’é-