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pouvoir abréger le temps de son exil. Les protestations d’amour tenaient tant de place, que la lettre d’Ernest était d’une longueur extrême. Mais Amélie ne s’en plaignit pas. Cette lettre soulagea ses ennuis en mettant fin aux inquiétudes que lui causaient les hasards de la mer. Heureuse de savoir son amant hors de dangers, elle supporta avec plus de résignation les rigueurs de l’absence.

Depuis que le duc de Nemours avait vu Amélie chez la comtesse, il y venait beaucoup plus souvent, dans l’espoir de l’y voir encore. Son attente était rarement trompée. Madame Durancy s’était emparée de l’esprit de la comtesse, à laquelle elle semblait être devenue nécessaire. Amélie, depuis qu’elle y avait rencontré le duc, y allait avec un plaisir extrême ; c’était le seul homme qui l’intéressât,