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conduirez ; il le faut, pour que vous partagiez la crainte que j’ai d’être découvert.

Alexandrine, les yeux étincelant de fureur, précéda le colonel d’un pas chancelant ; vingt fois elle s’arrêta et le conjura d’un air qu’elle s’efforçait de rendre suppliant, de la laisser retourner chez elle. Mais le colonel, trop exaspéré pour se laisser émouvoir, se contentait de lui faire signe de poursuivre son chemin. Ils arrivèrent enfin à l’appartement d’Amélie. Alexandrine ouvrit la porte d’une main tremblante, et voulait se retirer : Entrez, lui dit le colonel ; il faut que vous me conduisiez jusqu’à son lit, après quoi je vous ramenerai chez vous.

Alexandrine ouvrait toutes les portes avec les précautions que sa situation exigeait. Amélie dormait