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après avoir mis Alexandrine dans l’état où il la desirait, la vue de tant de charmes me fait regretter l’injure que je vais leur faire ; mais vous qui connaissez si bien toutes les bizarreries de l’amour, vous excuserez sans doute une victime de ses caprices. Je vois l’étonnement où ce discours vous jette, je ne me plairai pas à le prolonger. Sachez donc que vous êtes destinée à jouer cette nuit un rôle très-inattendu et très-indigne de vous, celui de confidente. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que j’aime Amélie ; mais ce que vous ne pouvez concevoir, c’est l’impétuosité des desirs qu’elle m’inspire ; je volerais dans ses bras avec la certitude d’être écrasé par la foudre, pourvu qu’elle ne me frappe qu’après l’avoir possédée. Il faut que cette nuit même j’éteigne dans les plaisirs