Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 11 )

chant de chercher à le bien connaître, était peut-être la seule cause de l’éloignement qu’elle ressentait pour lui ; cependant comme il faut aimer quelque chose, les sentimens de madame de Saint-Far s’étaient dirigés avec ferveur vers la divinité ; elle ne quittait pas son mari pour des plaisirs profanes, mais elle lui dérobait des mois entiers pour les passer dans la retraite. C’était dans ce même couvent, où elle avait été élevée, qu’Adèle allait se séquestrer du monde : là, prosternée aux pieds des autels, son ame semblait se détacher de tous ses liens, et s’élever jusqu’à son créateur.

Qu’une femme que les remords poursuivent, et que les plaisirs abandonnent, aille, pour se soustraire aux uns, et se consoler des autres, s’enterrer toute vive, on le conçoit ; mais