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la bouche de David : Confesse tes péchés devant Dieu et supplie-le ! Point de retard, et sans remettre d’un jour à l’autre, occupe-toi, je te le recommande du fond du cœur, d’exécuter effectivement ce testament que je te fais. Je vous bénis, et j’espère que Dieu aidant vous accomplirez cette bonne œuvre, toi et les fils de tes fils jusqu’à la consommation des siècles. » Ensuite, avec la permission du prote, le vénérable Syméon acheta des ermitages déserts, des plants d’oliviers, des vignobles et des vergers, sis autour de Khilandar, et en outre le monastère de Saint-Georges, appelé Homologète, celui de Saint-Nicolas à Miléa, de même qu’à Carey, où il acheta du terrain et fit construire plusieurs ermitages. Il y fit établir une hôtellerie pourvue de tout ce qui serait nécessaire aux frères venant à Carey pour y faire retraites et veillées. Afin de consolider la prise en possession du monastère, le révérend Syméon envoya son fils Sabba chez son cousin (ami et parent par le mariage) l’empereur Alexis Comnène, lui annonçant l’achèvement du monastère et le priant de ratifier cet acte par des édits impériaux (diplômes ou priviléges), et de donner à Khilandar le titre de « monastère impérial, » comme étant placé sous l’autorité immédiate du tzar. L’empereur en témoigna sa haute satisfaction ; il leur accorda tout ce qu’ils avaient demandé, et dit : Puisque moi aussi, je tiens à ce que mon nom soit prononcé conjointement avec les vôtres, lors du sacrifice non sanglant, je me fais un plaisir d’accéder à vos demandes. À ces donations, il ajouta le monastère de Zig, de l’Ascension du Seigneur, annexé à Khilandar avec toutes ses terres, métochies et villages (aujourd’hui on l’appelle « le vieux monastère sur mer » ). Pour plus de respect, l’empereur leur conféra le sceptre (crosse) d’égoumène, que l’on conserve à l’église et que l’on met entre les mains du nouvel égoumène, lors de sa consécration. Qu’ils conservent, disait-il, cet emblème de la présence du tzar au milieu d’eux. Avec la lettre il envoya à Syméon beaucoup d’or, en disant : J’accède à toutes vos demandes, et je prie votre révérence de ne pas nous oublier dans ses saintes prières. Le bienheureux Sabba, lors de son séjour à Constantinople, alla visiter son monastère nommé Éverguétessa. Tandis que pour le repos des âmes en peine, il y distribuait aux pauvres la plus grande partie de l’argent