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tesse : vous serez dans le cas de bien d’autres, qui valent mieux que vous. Si pourtant votre second se rendait importun ; si vous vous aperceviez par exemple, qu’il occupât trop Julie pendant la journée, & qu’elle en fût moins souvent auprès de sa maîtresse, écartez-le par quelque moyen ; ou cherchez-lui querelle : n’en craignez pas les suites, je vous soutiendrai. Surtout ne quittez pas cette maison. C’est par l’assiduité qu’on voit tout, & qu’on voit bien. Si même le hasard faisait renvoyer quelqu’un des gens, présentez-vous pour le remplacer, comme n’étant plus à moi. Dites dans ce cas que vous m’avez quitté pour chercher une maison plus tranquille & plus réglée. Tâchez enfin de vous faire accepter. Je ne vous en garderai pas moins à mon service pendant ce temps : ce sera comme chez la duchesse de *** ; & par la suite, madame de Tourvel vous en récompensera de même.

Si vous aviez assez d’adresse & de zèle, cette instruction devrait suffire ; mais pour suppléer à l’un & à l’autre, je vous envoie de l’argent. Le billet ci-joint vous autorise, comme vous verrez, à toucher vingt-cinq louis chez mon homme d’affaires ; car je ne doute pas que vous ne soyez sans le sou. Vous emploierez de cette somme ce qui sera nécessaire pour décider Julie à établir une correspondance avec moi. Le reste servira à faire boire les gens. Ayez soin, autant que cela se pourra, que ce soit chez le suisse de la maison, afin qu’il aime à vous y voir venir. Mais n’oubliez pas que ce ne sont pas vos plaisirs que je veux payer, mais vos services.