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ordre de les lui remettre à lui-même. Je prends cette précaution, parce que le drôle a l’habitude de n’avoir jamais reçu les lettres que je lui écris, quand elles lui prescrivent quelque chose qui le gêne ; & que pour le moment, il ne me paraît pas aussi épris de sa conquête que je voudrais qu’il le fût.

Adieu, ma belle amie ; s’il vous vient quelque idée heureuse, quelque moyen de hâter ma marche, faites-m’en part. J’ai éprouvé plus d’une fois combien votre amitié pouvait être utile ; je l’éprouve encore en ce moment : car je me sens plus calme depuis que je vous écris : au moins, je parle à quelqu’un qui m’entend, & non aux automates auprès de qui je végète depuis ce matin. En vérité, plus je vais, & plus je suis tenté de croire qu’il n’y a que vous & moi dans le monde qui valions quelque chose.

Du château de… 3 octobre 17…

Lettre CI.

Le vicomte de Valmont à Azolan son chasseur.
(Jointe à la précédente)

Il faut que vous soyez bien imbécile, vous qui êtes