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redoute le bonheur qu’elle désire, & ne cesse pas de se défendre, même alors qu’elle cesse de résister, vous les écoutez avec enthousiasme : ne seraient-ils sans prix que pour celui qui les fait naître ? Voilà pourtant, voilà les délicieuses jouissances que cette femme céleste m’offre chaque jour ; & vous me reprochez d’en savourer les douceurs ! Ah ! le temps ne viendra que trop tôt, où, dégradée par sa chute, elle ne sera plus pour moi qu’une femme ordinaire.

Mais j’oublie, en vous parlant d’elle, que je ne voulais pas vous en parler. Je ne sais quelle puissance m’y attache, m’y ramène sans cesse, même alors que je l’outrage. Écartons sa dangereuse idée ; que je redevienne moi-même pour traiter un sujet plus gai. Il s’agit de votre pupille, à présent devenue la mienne, & j’espère qu’ici vous allez me reconnaître.

Depuis quelques jours, mieux traité par ma tendre dévote, & par conséquent moins occupé d’elle, j’avais remarqué que la petite Volanges était en effet fort jolie ; & que, s’il y avait de la sottise à en être amoureux comme Danceny, peut-être n’y en avait-il pas moins de ma part, à ne pas chercher auprès d’elle une distraction que ma solitude me rendait nécessaire. Il me parut juste aussi de me payer des soins que je me donnais pour elle : je me rappelais en outre que vous me l’aviez offerte, avant que Danceny eût rien à y prétendre ; & je me trouvais fondé à réclamer quelques droits sur un bien qu’il ne possédait qu’à mon refus & par mon abandon. La jolie mine de la petite personne, sa bouche si fraîche, son air enfantin, sa gauche-