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vienne de moi, que s’il me venait de vous : voyez ce que vous voulez faire.

Si vous vouliez, nous nous aimerions tant ! & au moins n’aurions-nous de peines que celles qu’on nous fait ! Je vous assure bien que si j’étais maîtresse, vous n’auriez jamais à vous plaindre de moi ; mais si vous ne me croyez pas, nous serons toujours bien malheureux, & ce ne sera pas ma faute. J’espère que bientôt nous pourrons nous voir, & qu’alors nous n’aurons plus d’occasions de nous chagriner comme à présent.

Si j’avais pu prévoir ça, j’aurais pris cette clef tout de suite ; mais, en vérité, je croyais bien faire. Ne m’en voulez donc pas, je vous en prie. Ne soyez plus triste, & aimez-moi toujours autant que je vous aime : alors je serai bien contente. Adieu, mon cher ami.

Du château de… 28 septembre 17…

Lettre XCV

Cécile Volanges au vicomte de Valmont.

Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien avoir la bonté de me remettre cette clef que vous m’aviez donnée pour mettre à la place de l’autre ; puisque tout le monde le veut, il faut bien que j’y consente aussi.

Je ne sais pas pourquoi vous avez mandé à M. Dan-