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Vous m’en direz des nouvelles positives à mon retour, n’est-il pas vrai ? Je serai bien aise d’en avoir. Après cela, ce sera à vous de juger s’il vous conviendra mieux de remettre la petite fille à son amant, ou de tenter de devenir une seconde fois le fondateur d’une nouvelle branche des Valmont, sous le nom de Gercourt. Cette idée m’avait paru assez plaisante, & en vous laissant le choix, je vous demande pourtant de ne pas prendre de parti définitif, sans que nous en ayons causé ensemble. Ce n’est pas vous remettre à un terme éloigné, car je serai à Paris très incessamment. Je ne peux pas vous dire positivement le jour ; mais vous ne doutez pas que, dès que je serai arrivée, vous n’en soyez le premier informé.

Adieu, vicomte ; malgré mes querelles, mes malices & mes reproches, je vous aime toujours beaucoup, & je me prépare à vous le prouver. Au revoir, mon ami.

Du château de… ce 29 novembre 17…

Lettre CXLVI.

La marquise de Merteuil au chevalier Danceny.

Enfin, je pars, mon jeune ami, & demain au soir, je serai de retour à Paris. Au milieu de tous les embarras qu’entraîne un déplacement, je ne recevrai personne.