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tel enfin que je conçois qu’un sultan peut le ressentir pour sa sultane favorite, ce qui ne l’empêche pas de lui préférer souvent une simple odalisque. Ma comparaison me paraît d’autant plus juste que comme lui, jamais vous n’êtes ni l’amant ni l’ami d’une femme ; mais toujours son tyran ou son esclave. Aussi suis-je bien sûre que vous vous êtes bien humilié, bien avili, pour rentrer en grâce avec ce bel objet ! & trop heureux d’y être parvenu, dès que vous croyez le moment arrivé d’obtenir votre pardon, vous me quittez pour ce grand événement.

Encore dans votre dernière lettre, si vous ne m’y parlez pas de cette femme uniquement, c’est que vous ne voulez me rien dire de vos grandes affaires ; elles vous semblent si importantes, que le silence que vous gardez sur elles, vous le croyez une punition pour moi. Et c’est après ces mille preuves de votre préférence décidée pour une autre, que vous me demandez tranquillement s’il y a encore quelque intérêt commun entre vous & moi ! Prenez-y garde, vicomte ! si une fois je réponds, ma réponse sera irrévocable ; & craindre de la faire en ce moment, c’est déjà peut-être en dire trop. Aussi je n’en veux absolument plus parler.

Tout ce que je peux faire, c’est de vous raconter une histoire. Peut-être n’aurez-vous pas le temps de la lire, ou celui d’y faire assez attention pour la bien entendre ? libre à vous. Ce ne sera, au pis-aller, qu’une histoire de perdue.

Un homme de ma connaissance s’était empêtré, comme vous, d’une femme qui lui faisait peu