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soi-même, que suivent bientôt la honte & le regret, & un sentiment pur, qui ne peut naître que dans une âme délicate, ne s’y soutenir que par l’estime, & dont enfin le bonheur est le fruit ! Ah ! ne profanez pas ainsi l’amour. Craignez surtout de vous profaner vous-même, en réunissant sous un même point de vue ce qui jamais ne peut se confondre. Laissez les femmes viles & dégradées redouter une rivalité qu’elles sentent malgré elles pouvoir s’établir, & éprouver les tourments d’une jalousie également cruelle & humiliante : mais vous, détournez vos yeux de ces objets qui souilleraient vos regards ; & pure comme la Divinité, comme elle aussi punissez l’offense sans la ressentir.

Mais quelle peine m’imposerez-vous, qui me soit plus douloureuse que celle que je ressens ? qui puisse être comparée au regret de vous avoir déplu, au désespoir de vous avoir affligée, à l’idée accablante de m’être rendu moins digne de vous ? Vous vous occupez de punir ! & moi, je vous demande des consolations : non que je les mérite ; mais parce qu’elles me sont nécessaires, & qu’elles ne peuvent me venir que de vous.

Si, tout à coup, oubliant mon amour & le vôtre, & ne mettant plus de prix à mon bonheur, vous voulez au contraire me livrer à une douleur éternelle, vous en avez le droit ; frappez, mais si, plus indulgente ou plus sensible, vous vous rappelez encore ces sentiments si tendres qui unissaient nos cœurs ; cette volupté de l’âme, toujours renaissante & toujours