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puisque vous ne l’aviez jamais trouvé jusques-là, il est bien à croire que vous ne le trouveriez pas davantage à l’avenir, & la perte que vous feriez n’en serait pas moins irréparable. Ou ce sont-là, vicomte, des symptômes infaillibles d’amour, ou il faut renoncer à en trouver aucun.

Soyez assuré que, pour cette fois, je vous parle sans humeur. Je me suis promis de n’en plus prendre ; j’ai trop bien reconnu qu’elle pouvait devenir un piège dangereux. Mais croyez-moi, ne soyons qu’amis, & restons-en là. Sachez-moi gré seulement de mon courage à me défendre : oui, de mon courage ; car il en faut quelquefois, même pour ne pas prendre un parti qu’on sait mauvais.

Ce n’est donc plus que pour vous ramener à mon avis par persuasion, que je vais répondre à la demande que vous me faites sur les sacrifices que j’exigerais & que vous ne pourriez pas faire. Je me sers à dessein de ce mot exiger, parce que je suis bien sûr que, dans un moment, vous m’allez, en effet, trouver trop exigeante : mais, tant mieux. Loin de me fâcher de vos refus, je vous en remercierai. Tenez, ce n’est pas avec vous que je veux dissimuler, j’en ai peut-être besoin.

J’exigerais donc, voyez la cruauté ! que cette rare, cette étonnante madame de Tourvel ne fût plus pour vous qu’une femme ordinaire, une femme telle qu’elle est seulement : car il ne faut pas s’y tromper ; ce charme qu’on croit trouver dans les autres, c’est en nous qu’il existe ; & c’est l’amour seul qui embellit