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nieuse que l’amitié. Toute la vertu de votre vieille tante ne l’engagera pas à médire un seul instant de son cher neveu ; car la vertu a aussi ses faiblesses. De plus vos craintes portent sur une remarque absolument fausse.

Il n’est pas vrai que plus les femmes vieillissent, et plus elles deviennent rêches & sévères. C’est de quarante à cinquante ans que le désespoir de voir leur figure se flétrir, la rage de se sentir obligées d’abandonner des prétentions & des plaisirs auxquels elles tiennent encore, rendent presque toutes les femmes bégueules & acariâtres. Il leur faut ce long intervalle pour faire en entier ce grand sacrifice : mais dès qu’il est consommé, toutes se partagent en deux classes.

La plus nombreuse, celle des femmes qui n’ont eu pour elles que leur figure & leur jeunesse, tombe dans une imbécile apathie, & n’en sort plus que pour le jeu & pour quelques pratiques de dévotion ; celle-là est toujours ennuyeuse, souvent grondeuse, quelquefois un peu tracassière, mais rarement méchante. On ne peut pas dire non plus que ces femmes soient ou ne soient pas sévères : sans idées & sans consistance, elles répètent, sans le comprendre & indifféremment, tout ce qu’elles entendent dire, & restent par elles-mêmes absolument nulles.

L’autre classe beaucoup plus rare, mais véritablement précieuse, est celle des femmes qui, ayant eu un caractère & n’ayant pas négligé de nourrir leur raison, savent se créer une existence, quand celle de la nature leur manque, & prennent le parti de mettre