pendant ne lui parlez pas encore de tout ceci ; vous ne feriez qu’augmenter son impatience, & le moment de la satisfaire n’est pas encore tout à fait venu. Vous lui devez, je crois, de la calmer plutôt que de l’aigrir. Je m’en rapporte là-dessus à votre délicatesse. Adieu, ma belle pupille : car vous êtes ma pupille. Aimez un peu votre tuteur, & surtout ayez avec lui de la docilité ; vous vous en trouverez bien. Je m’occupe de votre bonheur, & soyez sûre que j’y trouverai le mien.
Lettre LXXXV.
Enfin vous serez tranquille, & surtout vous me rendrez justice. Écoutez, & ne me confondez plus avec les autres femmes. J’ai mis à fin mon aventure avec Prévan ; à fin ! entendez-vous bien ce que cela veut dire ? A présent vous allez juger qui de lui ou de moi pourra se vanter. Le récit ne sera pas si plaisant que l’action : aussi ne serait-il pas juste que, tandis que vous n’avez fait que raisonner bien ou mal sur cette affaire, il vous en revînt autant de plaisir qu’à moi, qui y donnais mon temps & ma peine.