trait qu’on vous avait fait de moi : que je puisse, surtout, jouir encore de cette aimable confiance que vous commenciez à me témoigner ! Que de charmes vous savez prêter à la vertu ! comme vous embellissez & faites chérir tous les sentiments honnêtes ! Ah ! c’est là votre séduction : c’est la plus forte ; c’est la seule qui soit à la fois puissante & respectable.
Sans doute il suffit de vous voir, pour désirer de vous plaire ; de vous entendre dans le cercle, pour que ce désir augmente. Mais celui qui a le bonheur de vous connaître davantage, qui peut quelquefois lire dans votre âme, cède bientôt à un plus noble enthousiasme, &, pénétré de vénération comme d’amour, adore en vous l’image de toutes les vertus. Plus fait qu’un autre, peut-être, pour les aimer & les suivre, entraîné par quelques erreurs qui m’avaient éloigné d’elles, c’est vous qui m’en avez rapproché, qui m’en avez de nouveau fait sentir tout le charme : me ferez-vous un crime de ce nouvel amour ? blâmerez-vous votre ouvrage ? vous reprocheriez-vous même l’intérêt que vous pourriez y prendre ? Quel mal peut-on craindre d’un sentiment si pur, & quelles douceurs n’y aurait-il pas à le goûter ?
Mon amour vous effraie, vous le trouvez violent, effréné ! Tempérez-le par un amour plus doux ; ne refusez pas l’empire que je vous offre, auquel je jure de ne jamais me soustraire, & qui, j’ose le croire, ne serait pas entièrement perdu pour la vertu. Quel sacrifice pourrait me paraître pénible, sûr que votre